Dans le restaurant, tout là-haut, un enfant regarde la vue. Ses boucles dorées reposent sur son front. Il doit avoir huit ans. Depuis son palais de verre, les mains appuyées contre les vitres, il observe avec attention l’espace autour de lui.
Dans la salle, le piano est fermé, les musiciens ne sont pas encore là. Les fauteuils en cuir marron des clients, les lumières du plafond boisé, tamisées et diffuses. Martinis, pâtisseries et fleur d’oranger. Les adultes parlent. Ce couple, ce travail, cette décision si importante. Carte de crédit. Les verres sur les plateaux défilent. Personne ne fait attention à lui.
Il voit les îles sombres dans la baie, l’océan est calme ce soir. Un avion décolle au loin. Souverain indulgent, il contemple le manège mécanique de ses petits sujets, ballet ordonné de lumières et de voies tracées pour ceux qui sont en bas. Ses étoiles, elles, restent bien hautes dans le ciel. Seul et tranquille, il règne. Il ne faut pas avoir peur d’une ville dont le prince est un enfant.
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