Il y a de l’absurdité dans un départ. Il y a tous ces gens autour, qui font que ceux qui aimeraient pleurer se retiennent parfois, il y a ceux qui ne se cachent pas, il y a ceux qui ne disent rien. Les aéroports sont des lieux étranges.
Je vois beaucoup de Français à l’enregistrement des bagages. Le vol est pour Paris, pour eux c’est la fin de l’été. L’agent de sécurité essaye de se divertir, il leur fait peur avec sa grosse voix. Les Français parlent en français, ils se parlent entre eux, ils ne le regardent même pas, lui répète ses phrases apprises par cœur, il doit avoir l’habitude de ces gens qui ne le comprennent pas et qui n’écoutent rien. Les bracelets d’une vieille femme arabe sonnent. Elle ne peut pas les enlever de son poignet. Les Français s’offusquent, ça piaille, ça traîne, en plus ils sont pieds nus. Un à la fois, rien n’y fera.
Ceux-là continuent, ils n’arrêteront ce flot de paroles que pour dormir sur leur siège, ils garderont les yeux fermés ; ce sont eux qui insistent pour m’interpeller en français quand ils voient mon passeport, ceux-là courent, ils courent en avant, ils téléphonent, ils mangent, ils boivent, ils cherchent le chemin le plus court vers la porte d’embarquement, ils attendent en ligne que l’on annonce leur numéro, ils s’épuisent et cachent le silence avec leur bruit, ils s’épuisent, ils s’agitent et ne regardent rien, ils seront bientôt prêts à dormir, car ils ont l’habitude.
Il y a d’autres voyageurs silencieux. Ceux-là n’ont pas l’air de savoir ce qu’ils font ici. Ils voient les gens autour d’eux arriver, partir, et ils pourraient rester là longtemps, à ne rien faire, à ne rien dire, le sac à leurs pieds. Ils suivent, ils ne sont pas pressés, ils ne font pas demi-tour non plus. Ils marchent droit devant, comme si un petit fil les amenait quelque part, ils n’ont l’air de regarder que le vide. C’est cela, la bêtise d’un aéroport. Ce sont les mots et le silence. C’est ce moment où malgré les larmes, malgré les pleurs, la famille reste derrière une ligne tracée sur le sol et regarde partir un fils. C’est l’instant où les bras pourraient encore se tendre, les mains se toucher, les corps se rapprocher et se serrer, les voix s’entendre, mais où le vide les séparent et qu’ils se regardent à quelques pas les uns des autres, stupides et tristes. C’est ce vide là qui remplit les yeux des autres qui se taisent et qui regardent les avions décoller, il a déjà pris leurs larmes. C’est ce silence qui s’installe pour cette famille quand l’enfant s’en va. Oui, l’absurdité d’un départ.
Je vois beaucoup de Français à l’enregistrement des bagages. Le vol est pour Paris, pour eux c’est la fin de l’été. L’agent de sécurité essaye de se divertir, il leur fait peur avec sa grosse voix. Les Français parlent en français, ils se parlent entre eux, ils ne le regardent même pas, lui répète ses phrases apprises par cœur, il doit avoir l’habitude de ces gens qui ne le comprennent pas et qui n’écoutent rien. Les bracelets d’une vieille femme arabe sonnent. Elle ne peut pas les enlever de son poignet. Les Français s’offusquent, ça piaille, ça traîne, en plus ils sont pieds nus. Un à la fois, rien n’y fera.
Ceux-là continuent, ils n’arrêteront ce flot de paroles que pour dormir sur leur siège, ils garderont les yeux fermés ; ce sont eux qui insistent pour m’interpeller en français quand ils voient mon passeport, ceux-là courent, ils courent en avant, ils téléphonent, ils mangent, ils boivent, ils cherchent le chemin le plus court vers la porte d’embarquement, ils attendent en ligne que l’on annonce leur numéro, ils s’épuisent et cachent le silence avec leur bruit, ils s’épuisent, ils s’agitent et ne regardent rien, ils seront bientôt prêts à dormir, car ils ont l’habitude.
Il y a d’autres voyageurs silencieux. Ceux-là n’ont pas l’air de savoir ce qu’ils font ici. Ils voient les gens autour d’eux arriver, partir, et ils pourraient rester là longtemps, à ne rien faire, à ne rien dire, le sac à leurs pieds. Ils suivent, ils ne sont pas pressés, ils ne font pas demi-tour non plus. Ils marchent droit devant, comme si un petit fil les amenait quelque part, ils n’ont l’air de regarder que le vide. C’est cela, la bêtise d’un aéroport. Ce sont les mots et le silence. C’est ce moment où malgré les larmes, malgré les pleurs, la famille reste derrière une ligne tracée sur le sol et regarde partir un fils. C’est l’instant où les bras pourraient encore se tendre, les mains se toucher, les corps se rapprocher et se serrer, les voix s’entendre, mais où le vide les séparent et qu’ils se regardent à quelques pas les uns des autres, stupides et tristes. C’est ce vide là qui remplit les yeux des autres qui se taisent et qui regardent les avions décoller, il a déjà pris leurs larmes. C’est ce silence qui s’installe pour cette famille quand l’enfant s’en va. Oui, l’absurdité d’un départ.
1 commentaire:
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