26 août 2007

Elle danse avec une forme de nonchalance étrange, les mouvements vaporeux. Elle est blanche, ivre et cela se voit. Les mèches de cheveux bouclés se collent sur son front en sueur tandis qu’elle ferme les yeux. On dirait qu’elle veut se laisser bercer par l’ivresse, par la musique et par le corps qui se tient serré contre elle. Les rythmes latinos la perdent un peu, elle n’a pas l’habitude, elle tente de remuer mais le portoricain marque les temps lentement, tranquille et confiant. Il bouge lentement, lascif, garde ses mains bien posées sur ses hanches, collées contre les siennes. Il s’aventure sur ventre, sur sa poitrine parfois, tandis qu’elle feint de s’offusquer, minaude un peu, pour finir par se coller à nouveau contre lui. Absurdité de l’alcool. Il la retourne et danse derrière elle, contre elle et elle, elle sourit. Je vois sa grande bouche ouverte, un peu hilare, un peu stupide, celle des filles qui ne vont pas faire long feu. Une fille s’avance vers le garçon et lui fait remarquer qu’elle n’est pas dans son état normal. Il rit et s’éloigne, emportant sa cavalière comme un pantin dans ses bras et continue leur danse un peu plus loin. La foule les regarde. Elle est belle, la petite blanche éméchée au milieu du Queens. On ne sait pas comment elle a atterri là, mais elle donne un beau spectacle. C’est une colombienne, une fille qu’elle trouvait vulgaire avant de danser avec son latino, qui vient lui prendre le bras et l’éloigner de son cavalier. Il lève les deux bras au ciel, feint la surprise et la déception, puis se met à rire, entouré de ses amis qui lui rapportent un verre et le félicitent. Il s’éloigne pour retourner danser, la laissant toujours hagarde et inconsciente sur un coin de canapé.

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