30 avril 2007

Son corps s’agite violemment, ses yeux paniquent. Elle me regarde, désespérée, et moi je ne peux rien faire. Sa main s’agrippe à la mienne, elle me serre fort les doigts, j’ai mal, je sens ses ongles dans ma peau, elle s’accroche à mon bras, j’ai mal mais je laisse rentrer sa douleur en moi, j’absorbe la violence qui la traverse et qui l’a mise à terre. Ses jambes partent d’un côté puis de l’autre, insatiables, sans répit, secousses, tensions, elles se tendent et se rétractent par à-coups. Elle pleure mon nom, elle le répète, elle m’appelle et je suis là, je suis là mais je ne suis qu’un fantôme, je reste là, pétrifiée, stupide, vide, absurdement inutile et désemparée. Tous ses muscles se tendent, se contractent sous des impulsions incontrôlables. Elle est à bout de souffle, elle gémit, elle ferme fort les yeux et respire par saccades. Son cœur bat à tout rompre, je le vois, je vois sa pulsation sur sa poitrine, à travers ses vêtements. Je vois tout cela et je ne peux rien faire. Ses yeux me regardent, ils sont suspendus aux miens, ils attendent, ils m’attendent et moi je les fuis.

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